La sclérose latérale amyotrophique, plus connue sous son acronyme SLA ou sous le nom de maladie de Charcot, est une maladie neurodégénérative rare mais particulièrement grave. Elle touche principalement les neurones moteurs, c’est-à-dire les cellules nerveuses responsables de la commande des mouvements volontaires. Ces motoneurones se situent dans le cerveau, le tronc cérébral et la moelle épinière. Avec le temps, ils dégénèrent, entraînant une paralysie progressive des muscles.

- Maladie de Charcot affecte neurones moteurs
- SLA précise et grave dégénère motoneurones
- Les symptômes progressent insidieusement
- Traitement centré sur la qualité de vie
Contrairement à d’autres maladies neurologiques, la SLA n’affecte ni les fonctions intellectuelles, ni les capacités sensorielles comme la vue ou l’ouïe. Ce décalage entre la dégénérescence physique et la préservation des fonctions cognitives rend la maladie particulièrement difficile à vivre. Elle concerne environ 1 à 2 personnes pour 100 000 habitants chaque année en France, selon les données de l’ARS et de Orphanet.
Des symptômes qui évoluent de manière insidieuse
La maladie débute souvent de manière discrète. Une faiblesse musculaire au niveau d’un bras, des crampes inexpliquées, des troubles de la déglutition ou une gêne pour parler peuvent être les premiers signes. Ces symptômes progressent généralement de manière asymétrique, avant de s’étendre à d’autres parties du corps. La SLA entraîne progressivement une paralysie quasi-totale, y compris des muscles respiratoires, ce qui rend la ventilation assistée indispensable en fin d’évolution.
On distingue deux formes principales : la forme spinale, qui commence par une faiblesse dans les membres, et la forme bulbaire, qui débute par des troubles de la parole et de la déglutition. Cette dernière est souvent associée à une évolution plus rapide.
Les causes restent partiellement inconnues
Dans près de 90 % des cas, la SLA est dite sporadique, c’est-à-dire qu’aucun facteur héréditaire évident n’est identifié. Environ 10 % des cas sont familiaux, liés à des mutations génétiques connues comme celles du gène SOD1, TARDBP ou C9ORF72. Ces formes héréditaires suivent le plus souvent un mode de transmission autosomique dominant.
Des hypothèses environnementales sont également évoquées : exposition à certains pesticides, antécédents de traumatismes crâniens, activité physique intense, ou encore des infections virales. Toutefois, aucun facteur de risque unique n’a été formellement identifié comme cause directe.
Le diagnostic repose sur un faisceau d’indices cliniques et paracliniques
Il n’existe pas de test unique permettant de diagnostiquer la SLA. Le processus est souvent long, basé sur l’élimination d’autres maladies neuromusculaires. L’électromyogramme (EMG) est un examen essentiel : il permet de mettre en évidence une dénervation musculaire caractéristique. Des examens d’imagerie cérébrale et médullaire (IRM) sont également réalisés pour exclure des lésions compressives ou inflammatoires.
Le critère de El Escorial est un outil utilisé par les neurologues pour classer la certitude du diagnostic (possible, probable ou certain). Le parcours de diagnostic peut durer plusieurs mois, ce qui retarde parfois la mise en place d’une prise en charge adaptée.
Des traitements limités mais une prise en charge essentielle
À ce jour, il n’existe pas de traitement curatif pour la SLA. Le seul médicament autorisé en France, le riluzole, agit en ralentissant légèrement la progression de la maladie, prolongeant la survie de quelques mois. L’edaravone, utilisé dans d’autres pays, est encore en cours d’évaluation dans l’Union européenne.
La prise en charge est donc centrée sur le maintien de la qualité de vie. Elle repose sur une approche pluridisciplinaire : kinésithérapeutes, orthophonistes, ergothérapeutes, diététiciens, psychologues et équipes de soins palliatifs interviennent auprès du patient et de ses proches. Des dispositifs d’aide à la communication peuvent être nécessaires dès que les fonctions motrices s’altèrent fortement.
Une espérance de vie réduite mais variable
L’évolution de la SLA est très variable d’un patient à l’autre. La médiane de survie est généralement estimée à 2 à 5 ans après l’apparition des premiers symptômes. Cependant, certains patients vivent plus de 10 ans, comme en témoigne le célèbre astrophysicien Stephen Hawking, diagnostiqué à 21 ans et décédé à 76 ans.
Les principales causes de décès sont liées aux complications respiratoires. Le recours à la ventilation non invasive peut prolonger la durée de vie et améliorer le confort. Une trachéotomie peut parfois être envisagée dans certains cas, bien que cette décision soit souvent complexe sur le plan éthique et médical.
Des pistes de recherche porteuses d’espoir
La recherche sur la SLA est particulièrement active. Plusieurs essais cliniques sont en cours dans le monde, explorant des thérapies géniques, des cellules souches, des anticorps monoclonaux ou encore des médicaments ciblant les protéines mal repliées. Le projet européen TRICALS, qui regroupe chercheurs, cliniciens et patients, vise à accélérer l’évaluation des nouveaux traitements.
En parallèle, des initiatives de grande ampleur comme le programme ALS Association aux États-Unis, qui a récolté plus de 115 millions de dollars grâce au célèbre « Ice Bucket Challenge », ont permis de financer des avancées majeures.
Le rôle crucial de l’accompagnement familial et social
La SLA ne touche pas uniquement le patient : elle bouleverse toute la sphère familiale et amicale. Les aidants jouent un rôle essentiel, souvent au prix d’un épuisement physique et moral. Il est donc indispensable de proposer un accompagnement psychologique, des solutions de répit, et un soutien administratif pour l’accès aux aides (APA, PCH, MDPH).
En France, des associations comme l’ARSLA ou l’AFM-Téléthon proposent un soutien quotidien, des permanences d’écoute, et militent pour une meilleure reconnaissance de la maladie.
| Aspect | Détails |
|---|---|
| Nom complet | Sclérose latérale amyotrophique (SLA) |
| Incidence | 1 à 2 cas pour 100 000 personnes par an |
| Symptômes principaux | Faiblesse musculaire, crampes, troubles de la parole et de la déglutition |
| Pronostic | Espérance de vie médiane de 2 à 5 ans |
| Traitement | Riluzole (modeste effet), soins de support multidisciplinaires |
| Recherche | Essais cliniques sur thérapies géniques, cellules souches, etc. |