Les encres de tatouage, bien que très populaires en France, soulèvent des préoccupations en matière de santé. Selon des études récentes, ces encres contiennent des substances toxiques, et bien qu’aucun lien direct avec le cancer n’ait été établi, les experts recommandent la prudence. En France, la réglementation a évolué pour mieux encadrer l’utilisation de ces produits.

- Réglementation européenne a changé pour interdire substances dangereuses
- Composants chimiques des encres de tatouage peuvent être toxiques
- Risques incluent réactions allergiques et infections
- Vérification des effets à long terme nécessite du temps
Les composants chimiques des encres de tatouage sont souvent dangereux
Les encres de tatouage contiennent majoritairement des pigments qui ne sont pas destinés à un usage médical ou dermatologique. Ces pigments proviennent souvent de l’industrie, utilisés dans les peintures ou les plastiques.
Parmi les substances toxiques fréquemment retrouvées dans ces encres figurent :
- Des métaux lourds tels que le plomb, le mercure et le nickel
- Des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), présents surtout dans les encres noires ; certains d’entre eux sont classés comme cancérogènes probables par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer)
- Des amines aromatiques, suspectées d’endommager l’ADN
Un rapport de l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques) indique qu’un quart des encres analysées contient des substances présentant un risque élevé pour la santé humaine.
Bien qu’aucun lien formel n’ait été prouvé entre tatouages et cancer
Actuellement, aucune étude ne démontre un lien direct entre les tatouages et le cancer, mais plusieurs éléments préoccupent les chercheurs :
- Les pigments peuvent migrer dans l’organisme et s’accumuler notamment dans les ganglions lymphatiques
- Certains cas de lymphomes cutanés, mélanomes ou sarcomes ont été recensés autour de zones tatouées ; néanmoins, il reste à établir un lien causatif clair
- Les experts soulignent également que “nous parlons d’encres injectées à vie sous la peau contenant parfois des substances toxiques. Comment ne pas s’interroger ?” selon un dermatologue interrogé par Le Progrès
La réglementation européenne a changé mais nécessite encore du temps pour ses effets
Depuis janvier 2022, une réforme importante a eu lieu avec l’application du règlement REACH au niveau européen. Ce règlement vise à interdire plus de 4 000 substances dangereuses présentes dans les encres de tatouage et à renforcer leur traçabilité.
En France, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) supervise cette régulation. Désormais, tous les fabricants doivent fournir une liste complète des ingrédients contenus dans leurs produits. De plus, ils doivent respecter strictement certaines normes d’hygiène lors du processus d’application. Cependant, Santé Publique France rappelle : “Il faudra du temps pour évaluer les effets à long terme de ces pigments dans l’organisme.”
Des risques avérés existent déjà même sans preuve formelle liée au cancer
Alors que la question du cancer est encore ouverte aux débats scientifiques,
- Des réactions allergiques sévères, particulièrement fréquentes avec certaines teintes comme celles rouges (eczéma et démangeaisons persistantes)
- La possibilité d’infections bactériennes ou virales, surtout si l’hygiène n’est pas respectée (comme avec l’hépatite B ou C)
- Des problèmes esthétiques tels que des cicatrices hypertrophiques, difficiles voire impossibles à traiter
S’il est impossible aujourd’hui d’affirmer catégoriquement que se faire tatouer entraîne un risque accru de cancer, il est crucial d’adopter une approche préventive face aux potentiels dangers associés aux composants présents dans ces produits. Avant toute décision concernant un tatouage permanent sur leur peau, il est essentiel pour chaque individu d’être bien informé car là où se trouve une œuvre artistique peut aussi résider une menace pour la santé qui pourrait être irréversible.
A SAVOIR
Une étude menée sur 2 367 jumeaux danois ainsi qu’une analyse cas-témoins impliquant 316 autres participants ont révélé que ceux portant un tatouage plus grand que la paume avaient respectivement 2,4 fois plus risque élevé au cancer cutané et 2,7 fois plus au lymphome.