Une étude de l’Université d’Ottawa révèle que les limites de la thermorégulation humaine face à des conditions de chaleur et d’humidité extrêmes sont inférieures à ce qui était estimé auparavant. Les chercheurs établissent que le seuil critique se situe entre 26 et 31 °C, remettant en question la valeur médiatisée de 35 °C. Ce constat urgent souligne l’impact croissant du changement climatique sur la santé humaine.

- Université d'Ottawa révèle seuil critique de thermorégulation
- Seuil de thermorégulation se situe entre 26 et 31 °C
- Méthode innovante utilisée pour évaluer seuils physiologiques
- Résultats montrant impact croissant du changement climatique sur la santé
Les limites de la thermorégulation humaine face à la chaleur humide
Des chercheurs de l’Université d’Ottawa ont mis en lumière une réalité inquiétante concernant notre capacité à nous adapter aux températures croissantes sur la planète. Selon leurs travaux publiés dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), le seuil de thermorégulation en conditions humides se situe entre 26 et 31 °C, contrairement à la limite souvent citée de 35 °C. Cela équivaut à une température atteignant jusqu’à 42 °C avec un taux d’humidité de 51%.
« Des projections récentes suggèrent que des aires géographiques étendues expérimenteront bientôt une chaleur et une humidité excédant les limites de la thermorégulation », alertent les auteurs.
Une méthode innovante pour évaluer les seuils physiologiques
Pour atteindre ces résultats, l’équipe a exposé douze volontaires durant leur étude à divers niveaux de chaleur et d’humidité via un système appelé protocoles par palier thermique. Les participants ont été soumis pendant jusqu’à neuf heures à des températures juste au-dessus et juste en dessous du point d’inflexion individuel, déterminé principalement par la température œsophagienne accompagnée d’autres paramètres physiologiques comme celle rectale ou cutanée.
La chaleur humide est particulièrement difficile à tolérer par rapport à un environnement sec, car elle entrave l’évaporation naturelle de la transpiration.
Les effets néfastes des expositions prolongées
Lors des tests, chaque participant a été exposé individuellement aux températures calculées pour tester leur résistance. Au maximum, ils ont fait face à une température élevée allant jusqu’à 42 °C avec 57% d’humidité, générant ainsi un indice humidex avoisinant les 62 °C. Cette combinaison représente un stress extrême pour le corps humain.
Robert Meade, premier auteur et postdoctorant dans cette recherche, déclare : « Les résultats étaient clairs. plusieurs n’ont pas pu aller au bout des 9 heures d’exposition ». En effet, il a été observé que même ceux exposés aux températures légèrement inférieures avaient également vu leur température corporelle augmenter continuellement.
Des données cruciales pour anticiper les conséquences climatiques
« La limite supérieure de thermorégulation est survenue autour d’une Twb approximative de 32 °C (soit environ 42 °C avec un taux d’humidité élevé) parmi nos participants », expliquent-ils dans leur étude. Ces indicateurs soulignent non seulement l’urgence liée au changement climatique mais aussi l’importance cruciale des données physiologiques pour informer efficacement les politiques publiques en matière sanitaire alors que nos villes se préparent déjà pour des étés plus chauds.