Le surmenage au travail s’installe progressivement, souvent sans que l’on s’en rende compte. Il est crucial d’identifier les signes avant-coureurs pour agir rapidement. Dans cette perspective, la psychologue Siyana Mincheva propose des solutions concrètes pour éviter ce phénomène et retrouver un équilibre.

- Personnes exposées au surmenage peuvent ressentir irriter, peur, angoisse
- Visualisation positive aide remplacer pensées anxieuses par apaisantes
- Méthode 4-7-8 apaise tension par respiration contrôlée
- Lâcher-prise et limites claires nécessaires pour gérer surmenage
Certaines personnalités sont plus vulnérables au surmenage
Selon Siyana Mincheva, certaines personnes sont particulièrement exposées au risque de surmenage. Elle souligne : « Une personne souffrant, par exemple, d’anxiété de performance peut rapidement se sentir submergée ». Pour reconnaître les premiers signes, il faut prêter attention aux émotions négatives telles que l’irritabilité, les peurs ou les angoisses. Le stress chronique renforce ces sensations et crée un terrain propice à l’anxiété et aux troubles post-traumatiques. Ainsi, même des tâches simples deviennent sources d’angoisse. Heureusement, des solutions existent.
Reprogrammer son esprit grâce à la visualisation positive
La première étape pour sortir du surmenage consiste à reprendre le contrôle de ses pensées anxieuses. La psychologue recommande la visualisation positive, inspirée par les techniques mentales utilisées par les sportifs de haut niveau. Cette méthode permet de se projeter dans des situations futures agréables. Par exemple, avant une réunion stressante, on peut s’imaginer réussir et recevoir un bon accueil : « Ce n’est pas de la magie, c’est une forme de programmation mentale », explique Siyana Mincheva. L’objectif est de remplacer les scénarios catastrophiques par des pensées apaisantes afin que le cerveau s’habitue à cette nouvelle dynamique.
Respirer profondément pour apaiser les tensions
Un autre outil simple mais puissant est la respiration. Siyana Mincheva affirme : « C’est une stratégie toujours efficace ». Elle recommande la méthode 4-7-8 : inspirer pendant 4 secondes, retenir l’air 7 secondes puis expirer lentement pendant 8 secondes tout en visualisant l’évacuation des peurs et tensions. À répéter cinq à dix fois pour obtenir un effet optimal ; ce rituel agit comme un véritable reset émotionnel. Selon elle : « La respiration est un outil de régulation immédiate du stress ». En quelques minutes seulement, le système nerveux ralentit et l’agitation mentale diminue.
Travailler le lâcher-prise pour accepter ce qu’on ne contrôle pas
Le surmenage résulte souvent d’une illusion : celle de pouvoir tout gérer et maîtriser chaque aspect du travail. Siyana Mincheva explique : « Apprendre à lâcher prise, c’est comprendre que vouloir tout contrôler coûte une énergie folle ». Elle préconise notamment la thérapie cognitive et comportementale, qui offre des techniques concrètes pour se libérer de cette pression oppressante. Cela n’équivaut pas à fuir la réalité ; c’est plutôt apprendre à ne plus subir sa situation actuelle.
Redéfinir ses priorités et fixer des limites claires
Enfin, il est essentiel de clarifier ses priorités car souvent le surmenage découle d’objectifs flous ou d’une difficulté à dire non. Siyana Mincheva conseille : « Il faut apprendre à déléguer, à relativiser et à s’ancrer dans le moment présent ». Fixer des limites permet également d’éliminer certaines pensées irrationnelles qui génèrent du stress comme la peur de l’échec ou celle de ne pas être suffisamment compétent. Ce processus nécessite régularité mais apporte des bénéfices durables.
« Chercher à s’apaiser, c’est aussi apprendre à s’aimer », conclut la psychologue.
Entretien avec la psychologue Siyana Mincheva réalisé le 9 avril 2025.