Le microbiote intestinal influence l’efficacité des médicaments oraux ciblant les récepteurs G

- Le microbiote influence l'efficacité des médicaments
- Les RCPG sont des protéines importantes en pharmacologie
- Plus de 30 médicaments sont métabolisés par des bactéries intestinales
- L'ilopéridone est inactivée par Morganella morganii
Des chercheurs de l’université de Pittsburgh et de Yale ont mené une étude sur 127 médicaments, révélant que certains sont fortement métabolisés par des bactéries intestinales. Cette découverte ouvre la voie à une meilleure personnalisation des traitements médicaux.
Les récepteurs couplés aux protéines G jouent un rôle essentiel dans la pharmacologie
Les récepteurs couplés aux protéines G (RCPG) sont des protéines membranaires dotées d’une structure à sept domaines transmembranaires. Ils sont chargés de reconnaître divers signaux externes et internes tels que les hormones et neurotransmetteurs. Comme l’a souligné l’Académie de médecine : « Le succès évolutif de ces protéines a été considérable, le “bricolage évolutif” a généré des structures capables de reconnaître des messages très différents tels les photons, le Ca2+, des petites molécules comme la sérotonine ou des grosses protéines comme les hormones glycoprotéines ». Aux États-Unis, plus de 400 médicaments autorisés ciblent ces récepteurs pour traiter diverses pathologies telles que la migraine, le diabète de type 2 et la dépression.
Des transformations significatives observées sur plusieurs médicaments
L’équipe de recherche a testé un mélange synthétique d’environ trente souches bactériennes communes du microbiote sur chacun des 127 médicaments ciblant les RCPG. Les résultats montrent que 30 médicaments étaient métabolisés, dont 12 fortement, entraînant une diminution significative des concentrations initiales en raison de leur transformation en composés différents.
L’ilopéridone : un antipsychotique inactivé par Morganella morganii
Parmi ces médicaments, l’ilopéridone, utilisé pour traiter la schizophrénie et les troubles bipolaires, a suscité un intérêt particulier. Il a été démontré qu’une souche spécifique appelée Morganella morganii inactive cette molécule en la transformant en autres composés tant in vitro qu’auprès d’expérimentations réalisées chez la souris.
Une avancée vers une médecine personnalisée grâce au microbiote
Comprendre comment les médicaments ciblant les RCPG interagissent avec le microbiote intestinal humain est déterminant pour avancer des initiatives de médecine personnalisée, affirme Qihao Wu, chercheur à l’université de Pittsburgh. Selon lui, cette recherche pourrait ouvrir la voie à un développement optimisé et personnalisé des thérapies médicales. De plus, elle permettrait d’étudier plus finement comment le microbiote interagit avec certains composés alimentaires potentiellement nocifs pour notre santé intestinale.
Ces découvertes mettent donc en évidence l’importance cruciale du microbiote dans le domaine pharmaceutique et soulignent la nécessité d’intégrer cette dimension dans le développement futur des traitements médicaux.