Les médecins européens, dont les Français, sont les plus satisfaits de leur carrière parmi les soignants

À l’occasion de la Journée mondiale de la Santé, une étude réalisée par Ipsos révèle des sentiments mitigés parmi les soignants européens concernant leur reconnaissance et leurs conditions de travail. Les médecins se montrent plus satisfaits que d’autres professions, bien qu’une partie significative désire changer de poste. La pénurie de personnel semble paradoxalement renforcer leur valorisation.

Les médecins européens, dont les Français, sont les plus satisfaits de leur carrière parmi les soignants

  • Médecins estimés plus socialement reconnus
  • 84% des médecins se sentent socialement reconnus
  • Médecins plus satisfaits que d'autres professions
  • 37% des soignants pensent quitter leur poste

Les médecins se sentent reconnus, mais pas tous

Une étude menée par Ipsos, du 10 janvier au 6 février 2025, auprès de 1 602 soignants en France, Espagne, Italie et Allemagne a révélé des résultats intéressants sur la reconnaissance professionnelle. Parmi ces soignants, 400 sont des médecins exerçant dans divers contextes comme les villes, hôpitaux ou maisons de retraite.

Les réponses montrent que 84% des médecins estiment être socialement reconnus. Ce chiffre contraste avec celui des infirmiers (60%) et aides-soignants (56%). Les sources principales de cette reconnaissance pour les médecins proviennent principalement de leurs proches (92%), suivis par leurs patients (87%) et leur hiérarchie (76%). En revanche, le soutien perçu venant des médias et réseaux sociaux est plus modeste à 65%, tout comme celui des responsables politiques à seulement 51%.

Des disparités selon les nationalités

La perception de la reconnaissance varie considérablement entre les pays européens. Par exemple, en Italie, 73% des soignants s’estiment considérés, tandis que ce chiffre tombe à seulement 59% pour les Français, plaçant ainsi ce dernier au bas du classement.

De plus, une tendance inquiétante émerge : près de la moitié (49%) des soignants européens pensent qu’ils sont « de moins en moins » considérés depuis cinq ans. En France, ce sentiment est partagé par 58% des répondants, qui citent comme raisons un « manque de moyens », un manque de temps pour écouter les patients (51%) ainsi qu’une approche consumériste vis-à-vis du secteur santé (45%, avec même 55% chez les médecins).

Le taux élevé de satisfaction parmi les soignants

Malgré ces préoccupations, l’étude montre une note positive : près d’un médecin sur deux continue à déclarer sa satisfaction dans son travail actuel. Ainsi, environ 80% des soignants affirment être contents dans leur métier, ratio supérieur chez les médecins (86%) comparé aux infirmiers (74%) et aides-soignants (75%).

Intriguant est le fait que cette satisfaction pourrait découler paradoxalement d’une crise : la pénurie médicale permettrait aux professionnels en exercice d’être davantage valorisés; en effet, parmi ceux qui se sentent « de plus en plus considérés » au cours des cinq dernières années (23%, dont seulement 15% pour le panel français), environ 43% attribuent cela à cette pénurie.

Conseiller le métier aux jeunes reste positif malgré tout

Cet optimisme se manifeste également lorsque l’on interroge sur la possibilité d’orienter un jeune vers cette profession. Globalement, 57% des soignants européens recommanderaient leur métier, un chiffre encore plus élevé chez les médecins avec 69%.

L’épuisement professionnel persiste chez un nombre important

Cependant, il subsiste un revers préoccupant : l’épuisement au travail touche nombre d’entre eux. Un sur cinq avoue avoir envie « de quitter » son poste actuel tandis que 37% envisagent sérieusement cette option. Sur ce constat alarmant :

  • Un tiers (30%) envisage une carrière différente dans le domaine médical
  • Autre tiers (32%) souhaiterait changer soit spécialité soit type d’établissement tout en restant dans le secteur

Ces données soulignent non seulement l’engagement fort mais aussi la nécessité urgente d’améliorer tant les conditions matérielles que psychologiques auxquelles font face ces professionnels dévoués à leur mission essentielle auprès des patients.

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