Selon des experts, l’ADN synthétique pourrait révolutionner le stockage face à la saturation future

Les données sont devenues une ressource essentielle, dépassant même le pétrole en termes de valeur stratégique. Avec leur explosion, les infrastructures de stockage traditionnelles, comme les data centers, peinent à suivre le rythme. L’ADN synthétique émerge comme une solution prometteuse pour répondre aux défis du stockage des données.

Selon des experts, l’ADN synthétique pourrait révolutionner le stockage face à la saturation future

  • Les données deviennent un trésor critique
  • LADN synthétique serait une solution pour le stockage
  • Densité de stockage élevée avec lADN synthétique
  • Longévité exceptionnelle de lADN synthétique

Les données : un trésor critique en pleine expansion

L’importance des données ne cesse d’augmenter dans notre société moderne. Selon The Economist« la ressource la plus précieuse au monde n’est plus le pétrole, mais les données ». En 2019, IBM estimait que 90% des données mondiales avaient été créées au cours des deux dernières années et anticipait un doublement tous les trois ans. Cette croissance exponentielle pose un défi majeur quant à leur gestion efficace.

Le déluge de données nécessite de nouvelles solutions

Face à cet « océan de data », il devient urgent d’explorer des alternatives aux data centers, qui sont coûteux et énergivores. Dominique Lavenier, directeur de recherches au CNRS, souligne qu’en 2035, les data centers ne suffiront plus à stocker toutes les données produites. Une solution innovante pourrait être l’utilisation de l’ADN synthétique, capable non seulement de stocker une grande quantité d’informations mais aussi d’offrir une longévité inégalée.

L’ADN synthétique : comment ça fonctionne ?

L’ADN synthétique est créé par un processus chimique distinct de celui utilisé par la nature pour produire l’ADN biologique. Comme l’explique Dominique Lavenier : « L’ADN synthétique… est chimiquement identique [à celui d’origine biologique] ; on ne peut pas les différencier ». Le stockage sur ADN consiste à encoder des informations numériques sous forme binaire (0 et 1) en utilisant quatre lettres (A, C, G et T). Ce processus a été rendu possible grâce aux avancées technologiques récentes.

Les avantages indéniables du stockage sur ADN

Deux principaux atouts se dégagent concernant le stockage sur ADN :

  • Densité de stockage élevée : Un seul gramme d’ADN permettrait potentiellement de stocker l’équivalent de 1 000 disques durs
  • Longévité exceptionnelle : Lorsqu’il est conservé correctement, l’ADN peut rester lisible pendant des milliers d’années contre seulement quelques années pour un disque dur ou une bande magnétique

De plus, ce système offre un niveau élevé de sécurité. Comme mentionné par Lavenier : « Le niveau de sécurité du stockage sur ADN est particulièrement élevé… A partir du moment où c’est fait… on ne peut plus y accéder à distance ».

Des défis restent à relever avant sa généralisation

Malgré ses avantages indéniables, le développement commercial du stockage sur ADN rencontre plusieurs obstacles techniques et économiques majeurs :

  • La production reste lente et coûteuse
  • Le processus actuel est polluant
  • Des avancées technologiques sont nécessaires pour améliorer son efficacité économique

Lavenier compare cette situation avec celle du séquençage génomique dans les années 1990 où il semblait difficilement réalisable jusqu’à ce qu’une rupture technologique survienne.

Investissements publics et futurs enjeux stratégiques

La France commence enfin à s’intéresser sérieusement au potentiel du stockage sur ADN avec le programme France 2030 piloté par le CNRS. Cependant, selon Lavenier : « Les États-Unis conservent une légère avance » dans ce domaine émergent.

Avec la sensibilité croissante autour des données commerciales, scientifiques ou géopolitiques ainsi que l’explosion prévue des volumes générés par la technologie moderne, il devient crucial d’explorer ces innovations telles que l’ADN synthétique pour garantir un avenir durable face aux limites actuelles des infrastructures numériques classiques.

Stocker nos données sur ADNpar Dominique Lavenier – Editions Apogée, 2025

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