Recommandations actualisées pour traiter l’hyperparathyroïdie primaire

L’hyperparathyroïdie : comprendre ses enjeux et son traitement

Recommandations actualisées pour traiter l’hyperparathyroïdie primaire

  • L'hyperparathyroïdie est fréquente chez les femmes et les personnes âgées
  • Le diagnostic repose sur des tests biologiques
  • La chirurgie est le traitement privilégié
  • Les complications peuvent être graves sur les os et les reins

L’hyperparathyroïdie est la principale cause d’hypercalcémie, résultant d’une sécrétion excessive de parathormone. Cette maladie touche en particulier les femmes et les personnes âgées, avec des phénotypes variés allant de formes asymptomatiques à symptomatiques. Le diagnostic repose sur des tests biologiques spécifiques, tandis que le traitement de référence reste chirurgical.

L’hyperparathyroïdie : une pathologie fréquente

L’hyperparathyroïdie primaire (HPT 1) est une affection courante dont la prévalence varie entre 0,2% et 1,3%, touchant davantage les femmes et particulièrement celles âgées de plus de 50 ans. La Dr Eugénie Koumakis souligne que « l’HPT 1 doit être évoquée surtout chez la femme ménopausée », car sa fréquence augmente avec l’allongement de l’espérance de vie. Cependant, bien qu’elle soit répandue, il n’existe pas d’indication pour un dépistage systématique en raison d’une morbi-mortalité faible et hétérogène.

Un diagnostic basé sur des analyses biologiques

Le diagnostic d’hyperparathyroïdie se fait exclusivement par des tests biologiques. Il est confirmé en cas d’hypercalcémie, associée à un taux élevé de parathormone (PTH) dans le même prélèvement. Il est conseillé de répéter cet examen après au moins deux semaines pour assurer la fiabilité du diagnostic. Un élément clé du diagnostic différentiel est l’hypercalcémie hypocalciurie familiale (HHF) qui doit être envisagée lorsque l’hypercalcémie chronique est bien tolérée avec une PTH inadaptée.

La Dr Koumakis précise également que « l’imagerie parathyroïdienne a fait l’objet de progrès conséquents, mais elle ne fait pas partie du bilan diagnostique ». Elle n’est recommandée qu’en cas de confirmation du diagnostic avec indication opératoire.

Les répercussions sur la santé osseuse et rénale

Les conséquences majeures liées à l’HPT sont souvent observées au niveau rénal et osseux. Selon une méta-analyse publiée dans Osteoporosis International en 2021, le risque de fracture vertébrale chez les femmes ménopausées avec PTH élevée pourrait être multiplié par 8, mettant ainsi en lumière la gravité potentielle des complications liées à cette maladie.

Chirurgie : le traitement privilégié

En matière thérapeutique, le Pr Sébastien Gaujoux stipule que « les modalités thérapeutiques des HPT 1 sont en priorité chirurgicales après préparation à l’intervention ». La chirurgie s’impose surtout si certaines conditions sont présentes : fractures osseuses avérées ou T score inférieur à -2,5 DS sur l’ostéodensitométrie, coliques néphrétiques confirmées ou lithiases urinaires détectées par imagerie.

D’autres critères incluent un débit filtrat glomérulaire inférieur à 60 ml/mn/1,73 m², ainsi qu’une calciurie supérieure à 6,25 mmol/jour pour les femmes ou plus grande que 7,5 mmol/jour pour les hommes. Pour ceux âgés de moins de 50 ans, une intervention chirurgicale peut également être envisagée même jusqu’à moins de 70 ans selon leur espérance de vie et leurs souhaits personnels.

Dans le cadre des patients âgés où un traitement médical pourrait être préféré, la prise en charge des troubles liés à l’ostéoporose revêt une importance capitale impliquant divers médicaments tels que les biphosphonates ou la vitamine D.

Ces informations proviennent notamment des communications lors de la 38e journée scientifique du GRIO réalisées par Dr Eugénie Koumakis et Pr Sébastien Gaujoux.

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