Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) met en lumière les inégalités sociales face à la Covid-19.

- Une étude met en lumière les inégalités sociales face à la Covid-19
- Les patients défavorisés présentent un surrisque d'hospitalisation et de mortalité
- Le recours à la ventilation mécanique est accru chez les habitants défavorisés
- Un surrisque de 21% de décès est observé chez les personnes vivant dans des communes défavorisées
Entre 2020 et 2021, les patients issus de milieux défavorisés ont présenté un surrisque d’hospitalisation et de mortalité significatif. Plusieurs facteurs, tels que l’obésité et le tabagisme, aggravent cette situation.
Les inégalités sociales impactent sévèrement les soins critiques
Une étude publiée le 3 avril par la Drees révèle l’ampleur des inégalités sociales lors des hospitalisations pour Covid-19 entre le 1er mars 2020 et le 31 décembre 2021.
Sur les 120 000 patients admis en soins critiques, il a été observé que ceux vivant dans des communes défavorisées présentent un risque accru d’hospitalisation et une mortalité plus élevée.
L’étude a utilisé les données du système national des données de santé (SNDS) pour évaluer deux variables clés : l’indice de défavorisation sociale lié à la commune d’habitation du patient ainsi que son affiliation à une complémentaire santé solidaire (CSS) ou à l’aide médicale d’État (AME).
Un surrisque alarmant pour la ventilation mécanique
Le recours à la ventilation mécanique invasive est accru de 16% chez les habitants des communes les plus défavorisées par rapport à ceux résidant dans des zones moins touchées par ces inégalités.
Même sans prendre en compte d’autres facteurs comme l’âge ou le sexe, cette technique est utilisée plus fréquemment chez ces populations (34% contre 32%) ainsi que chez ceux bénéficiant de la CSS ou de l’AME (36% contre 33% pour non-bénéficiaires). Le surrisque chez les bénéficiaires de l’AME atteint même 6%.
Concernant le taux de décès, il se révèle majoré de 21% parmi les personnes vivant dans des communes défavorisées, tandis qu’il augmente également de 6% chez celles bénéficiant d’une aide médicale.
Des pathologies prévalentes aggravent la situation sanitaire
Les auteurs soulignent aussi qu’une prévalence accrue d’affections telles que le diabète est observée chez ces populations vulnérables avec une hausse atteignant jusqu’à 37%, comparativement aux plus favorisées.
Les chiffres sont également alarmants concernant :
- L’insuffisance chronique : 25%
- Les pathologies pulmonaires chroniques : 22%
- L’hypertension artérielle : 14%
Ces maladies sont moins fréquentes chez ceux bénéficiant d’un soutien médical, qui sont généralement dix ans plus jeunes.
Retards dans l’accès aux soins aggravent ces inégalités
De surcroît, vivre dans un logement densément peuplé expose potentiellement ces individus à une contamination accrue par virus aéroportés contribuant ainsi au développement sévère du Covid-19.
Cette étude met donc en évidence comment certaines conditions socio-économiques peuvent influencer gravement non seulement l’accès aux soins mais aussi leur efficacité face à une maladie telle que celle-ci.